Vicky Onélien : « Je vis pour l’art, je respire pour ça »
Les jeunes affluaient, le mur de l’Institut Lope de Vega à l’impasse Lavaud imprégné de couleurs égayantes avait suffi pour créer une atmosphère à laquelle ceux qui ont répondu à l’invitation publique semblaient s’y plaire. Pourtant, la jeune Vicky Onélien, artiste qui se fait sa place dans le milieu artistique haïtien s’est fondue avec une telle habileté dans le décor que l’on peine à la repérer. Une fois pistée, Vicky Onélien déborde d’énergie. C’est avec plaisir qu’elle photographie les participants et déambule d’un groupe à un autre, grand sourire, caméra qui pend de son cou.
Entre les bandes dessinées et la peinture, Jeanne Will Victoria Onélien, nommée Vicky Onélien, s’est esquissée une place toute seule dans ce monde qui la passionne tant. Avant de s’inscrire à des cours de photographie et de peinture au Centre d’Art, la jeune artiste qui vit le jour le 27 septembre 1997, s’est investie, dès son enfance, à des dessins sur papier, des tags sur maillots, etc. « Vicky Onélien, comme elle le dit, vit pour l’art, respire pour ça ». Elle se décrit comme une passionnée ayant plusieurs flèches à son arc et qui a reçu le soutien de ses parents.
« J’ai plusieurs expériences vraiment qui m’ont marquée durant mon parcours, déjà mon entrée dans la famille streetart en Haïti… » entame la jeune artiste pour ensuite s’exprimer sur ses premières expositions qui sont liées avec ses premières prises de contact avec un public duquel elle a tiré de l’énergie positive pour sa motivation et pour son progrès dans la création. Éprise des festivals de Graffiti, c’est en 2020 qu’elle est passée de spectatrice zélée à la streetartiste exaltée, en envoyant au Centre d’art sa candidature cette année-là. Et, en cette fin de mars et début d’avril, Vicky Onélien a partagé avec Aude Villefranche, une artiste spécialisée en mandalas, le mur qu’elle avait à graffer.
Vicky virevolte entre les dessins de mode, la photographie, la peinture puis le graffiti, et elle ne cache guère son hésitation à parler du genre qui la tient le plus à cœur. Elle aime tout ce à quoi elle s’adonne. Parmi tous les médiums artistiques auxquels la native de Léogane porte intérêt, la photographie, nous confie-t-elle, lui donne accès à projeter une réalité, « c’est pour ça que j’adore vraiment la photographie, quand je fais des photos, je me sens dans un autre monde… ». Vicky se sent libre d’exposer le regard différent qu’elle porte à son environnement. Alors qu’avec la peinture, c’est une toute autre chose, c’est un moyen d’extériorisation qui surpasse les mots.
Son art et sa carrière, clame Vicky Onélien, doit inspirer la positivité, la joie de vivre et de la paisibilité, face à la situation de terreur que connaît le pays. Elle veut surtout réussir dans un monde où les hommes ont déjà pris assez de place et qu’elle sait que la société voit de mauvais œil. Avec de la pratique, elle espère motiver autant qu’elle peut par ses œuvres et sa carrière, les jeunes talentueux.
L’artiste dit penser sur d’autres activités qui plairont tant aux jeunes et qui les tiendront éloignés du stress. Elle espère garder cette fièvre qui la lie au public tout en se perfectionnant.