Droits de l’homme, Droits humains, organisations des droits humains. Que sont ces droits ? Qu’est-ce qu’ils sous-entendent ?
Le réflexe de toute personne curieuse serait de faire une recherche sur le sujet afin d’avoir des éléments de réponse. Pourtant, en Haïti, c’est étonnant de voir que beaucoup de personnes ne cherchent pas à s’informer sur un tel sujet.
Toute personne qui suit les médias a déjà entendu parler du fameux Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), de la Fondation je klere, et de tant d’autres organisations qui militent dans le pays depuis des années en faveur des droits humains. Aussi louable que soit le travail de ces organisations, inconsciemment elles ont limité la thématique au droit des détenus, des prisonniers politiques, des détentions préventives prolongées, et les plaidoyers pour les victimes des massacres populaires. En conséquence, beaucoup de personnes ont non seulement une mauvaise compréhension et connaissance des droits humains, mais aussi d’autres perçoivent assez mal le travail de ces organisations dans le pays.
N’avez-vous jamais eu la malchance d’entendre quelqu’un traiter de voleurs, d’inutiles tous ceux qui travaillent dans ce domaine ? Dans cet article nous n’allons pas nous attarder sur les raisons qui expliquent ce manque de connexion entre les organisations de droits humains et le gros de la population, nous n’allons pas non plus faire état de la situation de ces droits dans le pays. De préférence, l’accent sera porté sur leurs fondements et ce qu’ils impliquent.
La notion de droits de l’homme, droits humains doit être appréhendée de manière philosophique, politique et juridique. D’une part, tout être humain est né avec un ensemble de droits inhérents et inaliénables, ce sont des droits naturels. Ils lui sont propres. Et ceci s’explique tout simplement par le fait qu’il soit humain. Ils sont attachés à sa dignité et font partie de son identité. D’autre part, étant un être social et politique, il dispose des droits (liberté publiques) par rapport aux pouvoirs publics et la société dans laquelle il évolue.
Historiquement, la notion de droit de l’homme a une longue lignée : la Magna Carta (la grande charte) rédigée en 1215 en Angleterre, puis le Bill of Rights de 1689, l’Habeas Corpus Acta de 1679, la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen en 1789. Tous ces textes consacrent des droits liés à la vie, la liberté et la recherche du bonheur. A noter toutefois que le monde à ces époques ne considérait pas tous les hommes comme étant égaux. Ce sera donc la proclamation de l’Indépendance d’Haïti, première république noire, en 1804, qui concrétisera l’article premier de la Déclaration des droits de l’Homme « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ».
De plus les Nations-Unis ont grandement participée à l’internationalisation des droits de l’homme avec la Déclaration de Paris du 10 décembre 1948, qui constitue actuellement le texte de référence internationale en la matière.
Les droits humains sous-entendent des droits physiques et intellectuels, des droits économiques et sociaux, des droits dits de solidarité. Ils impliquent que toute personne détient le droit à la liberté de choix, à l’Egalite devant la loi et le de propriété. Ils englobent également le droit à un procès équitable, le droit à la vie privée, le droit de la nationalité, le droit de se marier et de fonder une famille, la liberté de conscience et de religion, la liberté d’opinion et d’expression, le droit a la démocratie, le droit à la sécurité sociale, le droit au travail, le droit au repos et aux loisirs, le droit aux services sociaux, le droit à l’éducation, le droit à la culture et aux arts, le droit à l’éducation, le droit à un environnement sain, le respect des droits de la femme, le droit à la sante, le droit d’appartenance à un syndicat, le droit des générations futures.
Cette liste non exhaustive démontre l’étendue des droits humains. Elle peut être servie comme point de repère pour analyser la situation des droits humains en Haïti. De même qu’elle pourrait aider plusieurs personnes qui pensent que les organisations qui luttent pour le respect des droits humains sont contre la stabilité politique du pays.