Les feux de forêt : d’où viennent-ils ?
Les catastrophes naturelles pèsent lourd sur les écosystèmes depuis des siècles, en particulier sur les écosystèmes terrestres, parmi eux : les forêts. En effet, depuis plus d’une dizaine d’années, les forêts ont été le théâtre d’incendies de toutes sortes.
En 2020, selon l’Institut National de Recherches Spatiales (Brésil), 222 798 feux de forêts ont été dénombrés dont près de la moitié en Amazonie. Au cours de cette même année, le Parc National la Visite en Haiti, plus précisément la forêt des pins, a été touchée par des incendies ayant menacé un peu plus de 200 hectares de terres boisées. Chaque année, les incendies détruisent des millions d’hectares de forêts.
Les forêts sont généralement générées par les différentes conditions de température et d’humidité qui y prévalent. On en distingue trois (3) grands types. D’abord, les forêts de résineux ou de conifères qu’on rencontre généralement dans les régions à basse température moyenne annuelle. Des vestiges de ces formations forestières existent à des endroits spécifiques des massifs de la Hotte et de la Selle. Ensuite, on rencontre les forêts tempérées à frondaison caduque, ou les arbres ont développé un mécanisme d’adaptation au froid. Ce type de formation n’existe pas en Haiti. Enfin, on rencontre les forêts tropicales. On retrouve ses formations forestières en Haïti, quoique de nos jours elles sont pauvres en diversité que la nature y avait générée initialement.
Les feux de forêts sont d’origines diverses. D’une part, elles peuvent être naturelles, c’est-à-dire excluant toute intervention directe ou indirecte de l’homme. La foudre en est la cause naturelle la plus fréquente, mais d’autres causes relevant du milieu de formation de ces écosystèmes peuvent y jouer un rôle important. En effet, des feux peuvent être déclenchés par évaporation des essences de certaines espèces de plantes quand celles-ci se trouve dans l’incapacité de s’hydrater au-dessous d’un seuil de 30%.
D’autre part, ils peuvent être artificiels, c’est-à-dire nécessitant l’intervention de l’homme. Par conséquent, le déclenchement de ces feux est souvent dû par une fascination extrême pour le feu chez l’individu (pyromanie) l’ayant stimulé ou causé par négligence humaine. Par ailleurs, les feux de forêts peuvent être déclenchés volontairement et de manière contrôlée : par décision administrative, en brulant les zones à haut risque d’incendie avant qu’elles ne soient trop sèches.
Mais, une fois la dernière braise éteinte, la forêt aura besoin de se reconstruire. Comme la plupart des milieux de développement d’êtres vivants, la forêt est douée de résilience, c’est-à-dire de la capacité à retrouver un état d’équilibre après un bouleversement, elle peut donc se régénérer. Cette régénération peut être spontanée ou non. Dans les mois qui suivent un incendie, certaines espèces de coléoptères et de diptères (mouches), attirées par l’odeur de la fumée qui s’est étendue sur plusieurs milliers de kilomètres, y viennent pour se nourrir, pondent ensuite leurs œufs et commencent à attirer les prédateurs tels d’autres insectes, des oiseaux et des espèces de carnivores.
A partir de ce moment, une chaine alimentaire commence à se dessiner, mais il manque un élément capital à cette chaine : la végétation. La première année passée, les mousses, les algues, les lichens, les champignons, les graminées et d’autres espèces de petites plantes commencent à s’installer jusqu’au renouvellement complet de la végétation sauvage. Les animaux venant de très loin servent de pollinisateurs dans le milieu, dans le processus de régénération. Certaines espèces ayant fui cette incendie feront leur retour un peu plus tard, mais d’autres prendront des dizaines d’années pour revenir dans cet habitat qui était autrefois le leur.
La forêt des pins, quant à elle, pourrait se régénérer spontanément si les habitants de la zone ne se souciaient pas plus de l’activité relative à la culture maraichère (choux, laitue…) au dépens des espèces forestières ; et pour cela ils réclament plus d’espace.
Les catastrophes naturelles s’accompagnent toujours de graves conséquences sur les écosystèmes. Favorisée par l’absence de couverture végétale, l’érosion est la conséquence directe la plus frappante des feux de forêt sur le sol. L’air restera pollué pendant un certain temps car la fumée issue des incendies peuvent voyager sur de très longues distances, emportant avec elle des substances toxiques. Les feux de forêt libèrent généralement de grandes quantités de gaz à effet de serre, notamment le gaz carbonique dans l’atmosphère, ce qui contribuera à moyen et à long terme au réchauffement climatique. Des espèces animales sont menacées d’extinction chaque année. Les forêts, une fois brûlées, perdent leur grande diversité et poussent certains animaux à se réfugier dans d’autres habitats.
On ne peut prévoir avec certitude les feux de forêts, mais on peut prendre des mesures administratives pour limiter leurs dégâts. Le mieux serait de se doter de système d’extinction des incendies à grande échelle : des camions citernes, des avions bombardiers d’eau, réservoirs d’eau gonflables. On peut également diminuer les pressions humaines sur les forêts. Il faut surtout se référer aux prévisions météorologiques pour savoir quand les risques sont au maximum afin d’agir en conséquence. L’aménagement des forets est l’une des mesures directes les plus importantes pour préserver les forêts des dégâts trop importants des feux.
La régénération d’une forêt est plus complexe en réalité, puisqu’il faut tenir compte des diverses combinaisons des facteurs climatiques qui l’ont engendrée. En toute circonstance, on doit privilégier la régénération naturelle des terres brulées. La forêt étant un milieu de vie et particulièrement une source de revenu importante pour les forestiers, il faut la préserver au maximum car elle abrite de grandes richesses écologiques.