Justice

Un départ en plus qui nous laisse en pleurs et sans voix !

Détenteur d’un doctorat en Droit à la Faculté de Droit et de Sciences Politiques de l’Université de Droit, d’Economie et des Sciences d’Aix-Marseille, président de la Commission Scientifique du barreau de Port-au-Prince, président du comité d’organisation du 32e congrès de la Conférence Internationale des Barreaux (CIB), élu bâtonnier de la corporation du principal barreau d’Haiti en février 2020, Me Dorval Monferrier, a été assasiné en sa résidence privée à Pèlerin 5 dans la soirée du 28 Aout 2020.

Alors que la Police Nationale d’Haiti annonce des mesures afin de traquer des bandits dans le pays, plus précisément dans la zone métropolitaine, la liste des victimes ne cesse d’augmenter aux yeux et au su de tous. L’assasinat du batonnier a bouleversé la société, un grand de plus est parti pour toujours sous les balles des bandits.

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Professeur aux universités, formateur, un modèle pour plus d’un. Me Dorval a marqué son temps par son sérieux, sa compétence, son savoir-faire mais surtout par sa passion développée pour le droit et son dynamisme.

L’heure est grave, le pays n’inspire ni sécurité ni confiance. On se demande, conscient ou non, doit-on fuir ou espérer? C’est évident qu’on doit choisir entre fuir ou lutter pour une nouvelle Haiti. Il est plus qu’urgent de donner une réponse à l’insecurite et à l’impunité. On se demande déjà qui est la prochaine victime, c’est un jeu – on nous tue à tour de rôle. Mercredi un homme d’affaires est parti pour toujours. Le lendemain un animateur de radio suivi de tant d’autres et hier une grande piéce de la toge a suivi le drame, le batonnier est par force entré dans le bain de sang démagogique et scandaleux du pays. Il faut avouer que l’insécurité et l’impunité sont devenues les principales règles dans le pays.

Que l’on veuille ou non, Me. Dorval est parti pour toujours, baigné dans son propre sang comme un moins que rien… Haiti lui a donné çà comme cadeau, après tant d’années d’études, de services et de sacrifices. Il est parti avec de nombreux projets en tête, son rêve le plus chéri etait de voir un barreau représentatif à l’échelle internationale. Ses derniers mots furent : « Le pays n’est ni gouverné, ni administré, j’aime ce pays et je fais le sacrifice de ma vie pour servir ce pays. Je ne m’appartiens plus. J’appartiens au pays » le jour même de son assasinat sur la radio Magik9.

Peut-on se permettre de continuer à parler de droits humains, de libertés fondamentales, de droit à la vie en Haiti?Jusqu’à quand Haïti cessera-t-elle d’être un mangeur d’hommes ? Jusqu’à quand la femme aux yeux bandés, symbole de la justice utilisera-t-elle avec efficience le glaive ? Femme aux yeux bandés, attendez-vous que les balles nous éliminent tous pour utiliser efficacement le glaive? Un départ en plus qui nous laisse en pleurs et sans voix !

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Rose-Bianka Petit-Homme

Étudiante en Droit à la Faculté de Droit et des Sciences Économiques de l'Université d'État D'Haïti. Passionnée de la lecture et de l'écriture. Ma devise est : Née pour briller. Je suis amoureuse de la musique et intéressée par le droit et la politique.
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