Tribune

Op-Ed. Nelson Mandela, un modèle à suivre

Militant politique contre l’apartheid, fondateur du premier cabinet d’avocat noir en Afrique du Sud, prisonnier politique, lauréat du prix Nobel de la paix en 1993, premier président noir de l’Afrique du Sud.

Nelson Mandela a passé malheureusement presque trente ans derrière les barreaux. Cet homme politique africain est décédé le 5 décembre 2013 dans sa terre natale où il a lutté pour l’abolition d’un régime féroce qui était l’apartheid. Il aurait eu 103 ans aujourd’hui. Le 18 juillet 1918, Nosekeny Fanny, sa mère avait mis au monde celui qui allait devenir l’une des personnalités les plus mythiques de sa génération. Nelson Mandela a beaucoup réalisé pour son pays et a influencé le monde entier par sa bravoure, son honnêteté et son caractère réconciliant.

Dans cet article, il sera question pour nous de promouvoir l’idée de réconciliation, d’honnêteté, de hardiesse et de vaillance chez le peuple haïtien, notamment chez les jeunes et les leaders politiques du pays à travers la vie de cet homme dont la vie frôle la légende.

Sa vie

Nelson Mandela dit Madiba est né le 18 juillet 1918 en union d’Afrique du Sud. Connu pour être l’homme politique à la tête de la lutte contre l’apartheid et pour avoir été condamné en 1964 à la prison à vie, à cause de son combat, l passera 27 ans incarcéré ; mais toujours aussi populaire après son incarcération, le 27 avril 1994 il sera élu à la présidence de l’Afrique du Sud. Il devient alors le premier président noir de l’Afrique du Sud.

Toute sa vie s’était tournée autour de son combat contre la ségrégation raciale de manière pacifique. Pour cela il obtient le prix Nobel de la paix en 1993. Au soir de sa vie, il n’était plus actif dans les activités de la vie politique, mais s’est plutôt tourné vers des associations à but non lucratif. Nelson Mandela s’éteint le 5 décembre 2013 à l’âge de 95 ans.

Sa lutte contre l’apartheid

Une vie entière pour libérer l’Afrique du Sud du joug de l’apartheid. À sa naissance Nelson Mandela portait le nom de « Rolihalalha » (celui à qui le malheur arrive). Si Mandela avait été marginalisé en raison de sa couleur de peau, il réussit cependant, grâce à son sang royal et ses relations à intégrer FORT HARE, la seule université où les noirs étaient admis. À Soweto, il suit des études de Droit et fonde le premier cabinet d’avocats noirs puis débute réellement la lutte contre l’apartheid. Pour cela Mandela et ces collègues de l’ANC (Congrès National Africain) adoptent d’abord des stratégies pacifiques comme les grèves et les manifestations avant d’entamer la lutte armée pour laquelle il sera jugé et condamné plus tard. En 1952, il organise le lancement d’une campagne de désobéissance civile de grande envergure où il oriente les manifestants noirs à enfreindre les lois. Grâce à cette campagne de désobéissance civile, Mandela et l’ANC se font connaître au grand public. En 1956, il est condamné, accompagné de 155 autres militants pour trahison. Il sera remis en liberté et vivra dans la clandestinité avant d’être condamné à vie le 12 juin 1964.

Un modèle à suivre

Souvent présenté comme une icône de la sagesse en Afrique et dans le monde entier, Nelson Mandela n’en demeure pas moins critiqué par bon nombre de gens tant en Afrique qu’à travers le monde. Mais faut-il bien se rappeler que personne ne peut ignorer son combat contre l’apartheid pour la libération du peuple Sud-africain. En ce sens, il serait un modèle à suivre en matière de réconciliation.
Le conciliant : il est une « icône mondiale de la réconciliation » et un « colosse moral ». L’écrivaine Nadine Gordimer le compare à Gandhi comme « l’un des deux plus indiscutables magnifiques personnages du dernier millénaire ». Après 27 années d’incarcération personne ne pouvait imaginer qu’il allait s’asseoir sur une même table pour discuter de l’avenir de son pays. Ainsi, en 1995 il a lancé la CVR (commission Sud-africaine de vérité et réconciliation) en vue de trouver une entente avec les anciens dirigeants des régimes antérieurs. Il croit en la capacité humaine de changer et utiliser le satyagraha (principe de contestation et de résistance à l’oppression par la non-violence et la désobéissance civile que Mohandas Karamchand Gandhi avait instauré) contre l’oppresseur, non pas pour le détruire, mais pour le transformer, afin qu’il cesse son oppression et rejoigne l’opprimé dans la recherche de la vérité.

Pendant une réunion capitale entre l’ANC et les généraux retraités de la South African Defence Force et des services de renseignement, Nelson Mandela déclara que : « Si vous voulez la guerre, je dois admettre honnêtement que nous ne pourrons pas vous affronter sur les champs de bataille. Nous n’en avons pas les moyens. La lutte sera longue et âpre, beaucoup mourront, le pays pourrait finir en cendres. Mais n’oubliez pas deux choses : 1) Vous ne pouvez pas gagner en raison de notre nombre ; 2) [il vous est] impossible de tous nous tuer.

Crise politique, économique, sociale, sanitaire, la crise a, sous toutes ses formes, toujours fait la une de l’actualité nationale, depuis la création de cet État au début du XIX ème siècle. Cela ne fait aucun doute, ces crises perdurent et évoluent avec le temps. Ainsi, aux cours de ces dernières années elles ont atteint la phase épineuse de leur élévation au point de devenir effectivement pérenne.

Par ailleurs, les divers événements qui se sont produits dans le pays au cours de ces dernières années suffisent d’illustration à ce propos. La mort du président de la République de facto, Jovenel Moïse, au début de ce mois est la goutte d’eau qui vient faire déborder le vase. La mort de l’ex locataire du palais national laisse le pays dans une situation à nulle autre pareille. Pour assurer l’intérimat plusieurs personnalités politiques étaient en course. Et le Core group, en dehors de toute légalité constitutionnelle, a fait son choix, par tâtonnement.

En cette période de l’histoire, l’heure ne saurait être à la vengeance qui répondrait uniquement au caprice d’un individu quelconque. Au contraire, la justice pour tous devrait être envisagée. Pas la peine d’emprunter un chemin dans lequel nous allons reproduire les mêmes erreurs que nos prédécesseurs. Tout en jugeant les coupables de la manière la plus honnête et franche qui soit, on doit trouver aussi un chemin d’entente pour la bonne marche du pays.

Ainsi, une entente à la manière de Mandela n’est-elle pas un élément incontournable pour apporter une amélioration à cette crise et à l’avenir du pays ? Car comme on vient de le mentionner plus haut, le temps n’est pas approprié pour la vengeance, bien que du point de vue social, l’Afrique du sud et Haïti se diffèrent sur un bon nombre de points. Haïti ne souffre pas d’un apartheid au même titre que l’Afrique du Sud, mais au point de vue économique les disparités sont énormes. Faut-il bien que l’on revoie la distribution des richesses du pays. Alors, tant que les élites économiques et politiques du pays ne mettent pas de côté comme à la manière de Mandela leurs différends contre le gros du peuple, le pays n’ira nulle part. Plus que jamais la nécessité de conjuguer le verbe UNIR au niveau national se fait ressentir. Le moment n’est pas de s’adonner à de petites vengeances, mais plutôt le temps de bâtir une autre nation où tous les principes démocratiques seront appliqués avec la plus grande rigueur possible.

Branderas JEAN LOUIS et Terry Vebert BELFLEUR

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