Société

Constater, accepter et confirmer

C’est un fait aujourd’hui, on ne peut pas se passer de l’internet. L’utilisation de l’internet, pour nombreux, se limite à l’utilisation des réseaux sociaux. Ils deviennent le théâtre du quotidien de presque tous : acteurs politiques, célébrités, professionnels et autres.

Alors, sur ces plateformes circulent des informations relatives à des évènements qui devraient être traitées par des médias dans le respect et l’éthique de leur mission. Cependant, la majorité adoptent un comportement placide vis-à-vis de certains faits de l’internet, un comportement négligeant qu’il faudrait changer en urgence.

En effet, passer deux heures sur les réseaux sociaux c’est aussi dangereux que gratifiant, surtout dans un pays comme Haïti où l’Etat ne peut pas réglementer l’utilisation de l’Internet. On n’est pas et on ne sera jamais à l’abri de certaines dérives dont la diffamation, l’incitation à la violence, le harcèlement, les propos sexistes et même plus grave encore. Certes, ces faits existent partout dans le monde, mais ici ils se font dans le plus grand des calmes sans aucune conséquence pour leurs initiateurs.

Les médias, ou devrait-on dire, les leaders d’opinion sont peut-être en grande partie les responsables de cette dérive ! La mission des médias passe majoritairement par des acteurs dit leaders d’opinion, cette mission est essentiellement de former et d’informer. Le silence de ces derniers sur certains faits récurrents et honteux pour la société haïtienne prouve qu’ils ne veulent pas ou ne peuvent pas répondre correctement à cette tâche.


Une chose à savoir, si le gouvernement est le garant de la bonne marche de la cité, la cité dicte par ses comportements ces besoins. Puisqu’aujourd’hui, nous vivons dans l’ère des agglomérations, l’État possède des moyens très pragmatiques d’écouter sa cité, et parmi tous ces moyens il en existe un spécialement : « les médias ». Si vous voulez comprendre ce qui se passe dans une société avant l’immersion directe qui est la méthode favorite, suivre les médias serait un bon moyen. Selon Alfred Hernida « le journalisme est devenu ambiant car des citoyens co-produisent des informations, des fragments d’infos qui font l’actualité ». Cette complicité est due en grande partie à l’internet. Donc, pour un journaliste ou un média dans le cadre général, ne pas suivre ces co- citoyens pour former son agenda pourrait être une faute grave et dans le cas haïtien on peut affirmer que c’est bien le cas.

Par exemple, voir une célébrité organiser des lives où elle se présente comme appartenant à tel ou tel gang sans répercussions directes sur sa notoriété est problématique pour la société, on ne peut pas élever des citoyens conscients dans cet état. Et si certains le font sans souci, c’est tout simplement parce que les médias sont irresponsables.

La gang-starisation

La première preuve de cette irresponsabilité des médias est ce phénomène de gang-starisation, aujourd’hui plus que jamais, les récents évènements l’ont prouvé, ce pays connait un niveau d’insécurité plus qu’inquiétant. Ce qui dérange vraiment c’est le fait que des bandits ou criminels connus sont glorifiés sur les réseaux sociaux et ont même des followers, font des inter-échanges avec des influenceurs sur le net, ces influenceurs qui sont eux-mêmes fans de ces gens, qui, au lieu d’être marginalisés deviennent des gens adulés. Les leaders d’opinion face à tout cela gardent le calme, restent à l’écart, silencieux et se limitent à des observations comme de simples users du WEB et derrière leurs micros ils sont restés en 1990. Cependant, beaucoup utilisent ces mêmes plates-formes pour se vendre.

Les influenceurs seuls maitres d’opinions

Aujourd’hui, tous ceux qui comprennent la communication savent que ces gens ont un véritable pouvoir entre leurs mains… leurs styles, les slogans qu’ils lancent, les marques qu’ils vendent. Tout passe, ainsi leurs idéologies sont celles de leurs publics, ils exercent une influence majeure. Pour le public haïtien, ce sont majoritairement des expatriés, des chanteurs et musiciens déchus, des humoristes 2.0, des acteurs et actrices au rabais, etc. Il faut savoir que ces gens-là sont à l’origine de pas mal de scandales sur les réseaux. Pas un média ni même un leader d’opinion pour critiquer leurs dérives. Ils se croient tout permis. Il y a même certains qui revendiquent leurs affiliations à des gangs armés.

Le travail d’un journaliste, d’un média ou d’un leader d’opinion est d’informer et former.
Outre les pénuries de pétrole, la chute de la gourde, l’insécurité grandissante ; certains sujets sont à traiter, des gens méritent d’être pointés du doigt, des analyses critiques méritent d’être faites, des artistes méritent d’être fustigés pour leurs mauvais comportements. Les sujets d’internet doivent faire surface dans nos médias traditionnels, les influenceurs doivent savoir qu’il y a des gens qui surveillent leurs dérives.

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Maycol Joseph

Originaire des Gonaïves, est un passionné de la vie, prévenant et franc ...
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