Économie

Les ONG sont-elles vraiment efficaces ?

Les ONG ont fait leur apparition en Haïti vers la fin des années 50. Les organisations Care et Croix Rouge étaient venues apporter de l’aide humanitaire pour répondre aux dégâts causés par le cyclone Hazel, en 1957. C’est en 1970, alors que le pays connaissait une crise politique et socio-économique, qui paraissait inextricable pour le gouvernement haïtien, que se sont vraiment installées ces organisations venues porter secours contre la crise.

Depuis, Haïti est l’un des pays où pullule le plus grand nombre d’ONG à l’échelle mondiale. Malgré l’émergence des ONG dans le pays avec la soi-disant finalité de porter main forte pour un développement à long terme, le pays continue à patauger dans la pauvreté dans toute sa dimension. On se demande si la situation ne s’est pas révélée plus chaotique avec la prolifération de ces Organisations Non Gouvernementales. En quoi ces ONG sont un avantage pour le pays ?

En raison de la situation catastrophique du pays, où sévit la corruption, les donateurs étrangers, du fait d’un manque de confiance à l’égard des représentants haïtiens, acheminent directement leurs aides vers les ONG. Ce qui traduit une déresponsabilisation étatique et un gifle à l’Etat haïtien, considéré comme immature. Ricardo Seitenfus, cité par Etzer Émile, dans son ouvrage « Haïti a choisi de devenir un pays pauvre », affirme que « L’aide d’urgence est efficace. Mais lorsqu’elle devient structurelle, lorsqu’elle se substitue à l’Etat dans toutes ses missions, on aboutit à une déresponsabilisation collective. »

De plus, les agences internationales endiguent la bonne performance des entreprises locales, en distribuant gratuitement les mêmes produits vendues par ces entreprises. Cette puissante concurrence inéluctable représentée par ces agences pour la plupart des entreprises et la violation de la loi du marché affaiblissent de plus en plus l’économie haïtienne.

Bon nombre d’ONG ne sont pas reconnues dans le pays, mais continuent à être instigateurs de projets, recueillant des sommes mirobolantes, où l’Etat est condamnée son unique rôle de seconde zone, celui d’exécuter des projets pervers accélérant la destruction de l’économie.

Selon les données fournies par The Nation Journal, cité par Etzer Émile, après le séisme du 12 janvier 2010, seulement 1% de l’aide d’urgence a été attribuée au gouvernement haïtien et moins de 2% de l’aide à la construction a été acheminée vers l’appui budgétaire. Où, donc, est passée la plus forte part ?

Toutefois, ces ONG ont en quelque sorte prêté main forte aux quartiers défavorisés par de nombreuses distributions de produits humanitaires, qui ne s’inscrivent pas vraiment dans une démarche de développement durable. Ce n’est que pour atténuer la famine et palier à la rareté des ressources qui touchent les secteurs les plus vulnérables à l’insécurité alimentaire et aux problèmes sanitaires.

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Gusly Jean-Charles

Je suis Gusly JEAN-CHARLES, natif de la ville des Gonaïves, actuellement étudiant en sciences économiques à la Faculté des Sciences Économiques, Sociales et Politiques de l'UNDH et boursier de la Haitian Education Leadership Program (HELP). Je suis passionné de sport et d'écriture. J'invite les jeunes à tirer plaisir et contentement dans les choses de l'esprit et faire de la volonté et de la capacité leur boussole.
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