Qui songe à la situation économique du pays ?
La mort inattendue du président contesté Jovenel Moïse dans la nuit du 6 au 7 juillet canalise l’opinion publique vers la légitimé de son potentiel successeur. Cependant, constate t-on, la mort du président entraîne avec lui dans l’au-delà les décisions économiques qui, dans son vivant, étaient déjà mal cadrées.
Enquête, mercenaires, commando, de facto sont entre autres les expressions qui sonnent avec redondance dans les oreilles de la population et qui semblent remplacer les mots comme inflation, taux de change. Mais qui se soucie de l’économie ? Le taux de change continue son accroissement apparemment intraitable. Que dit la BRH ? L’inflation tient toujours son rythme à deux chiffres, l’indice des prix à la consommation enregistre une augmentation à la hausse ces derniers mois. Qui s’y rend compte ?
La situation n’est pas inédite, l’inflation à deux chiffres constitue le quotidien de notre économie, qui, bien longtemps, se trouve dans un cercle vicieux. L’instabilité politique rend boiteuses les piètes performances que pourraient enregistrer notre économie. Le président est mort, les décisions économiques traversent-elles avec lui ? On n’entend plus parler d’injection hebdomadaire, mensuelle. À moins que la BRH ne médiatise plus ses actions monétaires sur le marché. Le taux de change continue son petit chemin à la hausse soit 94.72 gourdes pour un dollar américain. Les institutions étaient déjà boiteuses de son vivant, emporte t-il avec lui le peu d’elles qui restait ?
L’inflation, désinflation. Tantôt l’un, tantôt l’autre. Mais l’inflation risque de devenir une structure, tant si bien la population ne s’en plaint plus. 17.2% en mars dernier, selon les derniers statistiques de la BRH. Aucune prévision économique ne laisse présager mieux. Que peut-on espérer de meilleur de cette ambiance instable ? Une désinflation d’une pourcentage infinitésimale. Pas plus que ça. Ce qui pourrait surprendre le marché.
L’indice des prix à la consommation (IPC), l’indicateur de mesure de l’inflation, indique les différentes variations qu’ont connues les prix sur le marché. Quand l’IPC augmente et le revenu décroit, les ménages perdent en pouvoir d’achat. Ce que nous pouvons constater dans l’arène économique haïtienne. En ce début d’année, l’IPC était de 161,9 points. Ce sont les produits de première nécessité qui connaissent la plus forte contribution à l’inflation mensuelle. Selon la BRH , la contribution à l’inflation mensuelle des produits alimentaires et alcoolisés est de 73,43%. D’autres produits n’ont pas connu de grande contribution mais reste peu accessible à la population : logement, eau, gaz, électricité contribue à 0,26 % à l’inflation mensuelle pour le mois de janvier dernier.
Tous les secteurs dans le pays connaissent des difficultés d’évolution ces derniers jours. Alimenté par l’assassinat odieux de l’ancien président de la république, la situation politique est controversée. Qui songe aux autres secteurs ? Quand la lutte pour le pouvoir s’active, ce sont les autres secteurs qui paralysent et le secteur économique n’en est pas exempt. C’est un problème structurel. On n’avait pas préparé l’après d’après-dieu, sinon qu’une course ignoble pour le pouvoir et une forte ingérence américaine dans les affaires politiques d’Haïti. Les prix continuent d’accélérer sur le marché, le taux de change enregistre une croissance intraitable. Personne ne s’en soucie, pas moins les autorités. Mieux vaut tard que jamais. Nous sommes à bord du précipice, alord une bonne politique économique est plus que nécessaire et vitale pour un aller-mieux.